Stéphane Bailly, un ‘‘auto’’ entrepreneur taille patron

Le 28 sept. 2017 - La Semaine
Stéphane Bailly, un ‘‘auto’’ entrepreneur taille patron

Donner une cohérence aux intuitions, construire tout en consolidant ses bases, faire le choix des technologies au service des hommes, d’un marché, d’un territoire… c’est l’exigeant cahier des charges que s’était donné Stéphane Bailly dans le développement du groupe familial de distribution automobile qu’il a repris en 2006. Une ardente obligation qu’il a su transformer en dynamique collective puisque le groupe aux racines centenaires est passé de 12 concessions d’une seule marque en 2006 à 62 concessions pour 18 marques dans trois pays.

Une entité qui fait aujourd’hui le choix de s’afficher sous le label Car Avenue, manière de transformer l’essai, d’être pleinement identifié dans un monde où le physique et le digital se mêlent. D’offrir de nouveaux services et concepts comme celui d’un pôle en cours de développement à Lesménils.

Une CAR Avenue Academy

Dans son intervention devant les membres du club Moselle Economie (et parmi eux son père Jean-Paul), Stéphane Bailly, 44 ans, a mis en évidence la continuité des valeurs qu’a choisi d’incarner son groupe dans sa croissance. A commencer par l’attachement au territoire, la force des partenariats avec les constructeurs, la culture de la proximité et la priorité donnée à la formation puisque Car Avenue accueille cette année 100 apprentis et qu’une Car Avenue Académy est dans les tuyaux. Il a tout aussi fermement affirmé la nécessité d’évoluer après cette première période de « croissance rentable et sans folies », cette exploration du champ des possibles. « Nous avons aujourd’hui des pépites » dit-il en parlant des marques, de Peugeot à BMW en passant par Mercedes, Infiniti, Audi, Citroën, DS, et Kia notamment mais aussi « une épine dorsale territoriale avec notre présence en Lorraine, en Alsace, au Luxembourg et en Belgique ».

L’agilité d’une start-up

« Pendant dix ans nous avons structuré et consolidé notre démarche, aujourd’hui nous sommes prêts pour relever un nouveau défi. C’est maintenant qu’il faut basculer ». D’où la décision, on l’a dit, de placer des entités aussi historiques et affectives que Bailly, Oblinger, Lentz sous la marque Car Avenue. L’évolution des clients que Stéphane Bailly avait pressentie, l’importance prise notamment par le digital où « 90 % des acheteurs commencent par passer avant d’arriver en concession » exigent d’apporter des réponses plus larges. « Nous sommes à l’écoute de nos clients et nos clients changent. Nous sommes un groupe familial déjà ancien mais nous devons garder l’agilité d’une start’up. Nous voulons rester leurs interlocuteurs pour des services actuels mais aussi nouveaux que notre dimension de groupe et notre maillage territorial permettent. Au moment où le monde s’ouvre nous devons resserrer nos liens avec nos interlocuteurs, jouer sur notre accroche locale ».

Autant de raisons qui font que ce groupe qui réunit actuellement 1 600 collaborateurs et vend 26 000 véhicules neufs (19 000 d’occasion) par an veut continuer à jouer la carte des services nouveaux. Notamment avec les possibilités qu’offre le digital. « A vrai dire, nous sommes dans le monde du Phygital qui réunit les deux époques et nous devons additionner leurs avantages. »

Demain, au sein de Car Avenue ce sont des notions ou services comme la mobilité (location mais aussi partage), l’assistance, les enlèvements express qui seront proposés. Le morcellement des attentes de la clientèle, les niches que représentent les véhicules classiques ou de légende, la moto, les occasions et ensuite même la déconstruction seront abordées et le pôle de Lesménils en apportera une illustration. Coeur stratégique de Car Avenue il veut aussi en devenir, très naturellement, la première vitrine, comme une évidence sur cet axe européen.